Commémoration : Un an après l’incendie de Notre-Dame de Paris, 15 avril 2020

Saint-Siège auprès de l’UNESCO, exemples de son engagement vers les biens culturels à intérêt religieux : Notre- Dame de Paris (France), Bethléem (Palestine), Mossoul (Iraq)

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Le Saint-Siège a toujours montré un grand intérêt théorique et pratique pour la protection, la préservation et, le cas échéant, la reconstruction de sites à intérêt religieux inscrits dans le Patrimoine Mondial de l’UNESCO. A l’orée du 15 avril 2020 , premier anniversaire de l’incendie de la Cathédrale de Notre-Dame de Paris voici trois exemples forts de symbole :

1) La Cathédrale de Notre-Dame de Paris, France
2) L’église de la Nativité à Bethléem, Palestine
3) L’église catholique syriaque al-Tahera, et l’église conventuelle de Notre-Dame de l’Heure (al-Saa’a), et la Mosquée al-Nouri et son Minaret al-Hadba, à Mossoul, Iraq

1) Notre-Dame de Paris (France) :

Le 15 avril 2020 est le triste anniversaire de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris. C’est le monument historique le plus visité d’Europe. Notre-Dame s’intègre dans le site « Paris, Rives de la Seine » inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1991.

La cathédrale Notre-Dame à Paris après l’incendie qui l’a ravagée. ©UNESCO/George Papagiannis

Retour sur quelques points saillants des activités du Saint-Siège et de l’UNESCO suite à l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris :

Le PAPE FRANCOIS adresse un message à S.E. Monseigneur Michel Aupetit, Archevêque de Paris le 16 avril 2019

Quelques mots du Saint-Père  : « que la cathédrale Notre-Dame puisse redevenir, grâce aux travaux de reconstruction et à la mobilisation de tous, ce bel écrin au cœur de la cité, signe de la foi de ceux qui l’ont édifié, église-mère de votre diocèse, patrimoine architectural et spirituel de Paris, de la France et de l’humanité.
 
Son état actuel et les travaux de restauration et de reconstruction prévus nous poussent à mettre en évidence le caractère central de sa dimension cultuelle, comme il ressort aussi des mots et des images utilisés par S.E. Mgr Aupetit, archevêque de Paris, quelques jours après l’incendie : “ L’autre chose qui unit la cathédrale et la personne humaine, c’est l’onction qu’elles peuvent recevoir pour manifester une transcendance, une présence divine qui leur confère un caractère sacré ».

Le Conseil exécutif de l’UNESCO fait une déclaration de soutien à la France, 16 avril 2019

Au lendemain du terrible incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019, le Conseil exécutif de l’UNESCO a exprimé sa profonde émotion et son soutien :

« Nous nous tenons résolument aux côtés des autorités françaises pour soutenir le travail de réhabilitation de Notre-Dame de Paris et faire partager l’expertise de l’UNESCO au service de cette tâche, comme l’y engage son mandat pour la protection du patrimoine mondial. Pour nous et pour les générations futures, il est de notre responsabilité d’assurer un avenir à notre passé » […] Notre-Dame, au cœur de Paris, est un symbole puissant non seulement français, mais de l’humanité toute entière du fait de son architecture d’exception, de sa fonction spirituelle, de son inscription dans l’histoire, le patrimoine littéraire et artistique. […] Cet épisode, comme d’autres pertes ou destructions inestimables qui ont malheureusement marqué notre histoire, nous rappelle que le patrimoine est vulnérable et qu’à ce titre, l’engagement de la communauté internationale reste déterminant pour sa protection et sa sauvegarde. C’est l’occasion de réaffirmer notre attachement indéfectible à la protection du patrimoine, objectif que les Nations Unies se sont donné à travers l’UNESCO. […]

Voir la déclaration intégrale


• L’UNESCO et le Saint-Siège en visite chez le Président Emmanuel Macron au Palais de l’Elysée, Paris (France), le 19 avril 2019

C’est dans une forte cohésion que le vendredi 19 avril 2019, que Madame Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, S.E. Zohour Alaoui, présidente de la Conférence générale de l’UNESCO, S.E. Lee Byong-hyun, président du Conseil exécutif de l’UNESCO, S.E. Laurent Stéfanini, Délégué permanent de la France auprès de l’UNESCO, et Monseigneur Francesco Follo, Observateur Permanent du Saint-Siège auprès de l’UNESCO, se sont rendus au Palais de l’Elysée, où ils ont remis au Président de la République française, M. Emmanuel Macron, une déclaration du Conseil exécutif de l’UNESCO.
Bien que le Saint-Siège ne soit pas État Membre, il adhère depuis le 7 octobre 1982 à la Convention de 1972 pour la protection et la promotion du Patrimoine Mondial. Aussi à ce titre, en tant que État-partie le Saint-Siège est apte à collaborer et donne sa contribution à la restauration de la cathédrale qui soit le plus possible proche à la construction originale., afin que l’origine et le but religieux du bâtiment soit sauvegardé. Durant cette rencontre avec M. Emmanuel Macron, Mgr Francesco Follo a souligné respectueusement que le Saint-Siège souhaite que la dimension culturelle de la Cathédral ne fasse pas mettre en second plan sa dimension religieuse. En effet ce cite « culturel » a un noyau religieux, qui en est l’origine et le but premier. Il a aussi assuré pleine collaboration avec le diocèse Paris et l’Etat français.

La 43ème session du Comité du Patrimoine Mondial à Bakou (Azerbaïdjan), 4 juillet 2019

Le 4 juillet 2019, lors de la 43ème session du Comité du Patrimoine Mondial à Bakou (République Azerbaïdjan), Mgr Francesco Follo, a exprimé la contribution du Saint-Siège en vue des travaux de restauration et de reconstruction de Notre-Dame de Paris, en soulignant l’incontournable dimension religieuse du monument, dont on réduira la beauté esthétique si l’on réduit son aspect religieux.
Certes, cet édifice est ouvert à la visite et contemplation de tous les croyants et non croyants, afin que tout le monde puisse continuer à faire une expérience culturelle.

La restauration et la reconstruction de la cathédrale - mais aussi de tous les Biens d’Intérêt Religieux protégés par l’UNESCO - implique « de reconstituer l’origine d’une œuvre », retrouvant « le fait générateur qui en a créé la signifiance » (Romano Guardini).

Voilà le texte complet de l’intervention suivante

• Par ailleurs, en ce qui concerne la reconstruction à l’identique de Notre-Dame, l’article de M. Francesco Bandarin, ancien Directeur du Centre du Patrimoine Mondial de l’UNESCO de 2000 à 2010 puis Sous-Directeur Général pour la Culture de l’Unesco, est aussi tout à fait digne d’attention :

« La cathédrale doit être remise dans son état d’avant « l’incendie …C’est une grande occasion pour la France de ne pas traiter cela seulement comme un objet d’intérêt national, mais d’en faire un exemple qui pourrait servir à d’autres pays pour améliorer leurs propres moyens de préservation et de préparation au risque ».

Voir l’article en entier

A cause de la pandémie du Coronavirus, les travaux de restauration de la cathédrale reprendrons ultérieurement.

Venons-en maintenant à un autre site, celui de Bethléem en Palestine :

2) L’église de la Nativité à Bethléem, Palestine

Le Saint-Siège s’est engagé pour la restauration d’un autre site du Patrimoine Mondial de l’UNESCO de caractère religieux : l’église de la Nativité à Bethléem en Palestine.

Lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem © UNESCO
Lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem © UNESCO

Le Lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem (Palestine), est situé à 10 km au sud de Jérusalem, sur les sites que les Chrétiens reconnaissent traditionnellement, depuis le IIe siècle, comme le lieu de naissance de Jésus. Une église y a été construite en 339 et l’édifice qui lui a été substitué après un incendie survenu au VIe siècle conserve des vestiges du sol du bâtiment original, en mosaïques élaborées. Le site comprend également des églises et des couvents grecs, latins, orthodoxes, franciscains et arméniens ainsi que des clochers, des jardins en terrasses et une route de pèlerinage.
Inscrit en 2012 sur la Liste du Patrimoine Mondial, le site a été ajouté simultanément à la Liste du Patrimoine en péril en raison de la dégradation de l’état de l’église de la Nativité. L’église est aujourd’hui restaurée à une nouvelle splendeur. Le Comité s’est aussi félicité de l’abandon du projet de construction d’un tunnel de la place de la Crèche et de l’adoption d’un plan de gestion de la conservation du site.

Et maintenant regardons le site de Mossoul, en Iraq :

3) L’église catholique syriaque al-Tahera, et l’église conventuelle de Notre-Dame de l’Heure (al-Saa’a), et la Mosquée al-Nouri et son Minaret al-Hadba, à Mossoul en Iraq dans le cadre de « Reconstruire l’Esprit de Mossoul »

Lors de la Conférence internationale sur la reconstruction de l’Iraq, organisée à Koweït du 12 au 14 février 2018, la Directrice générale de l’UNESCO, Madame Audrey Azoulay, a annoncé le lancement d’une initiative phare pour faire renaître l’esprit de Mossoul, pour la revitalisation de la ville de Mossoul (Iraq) et l’ autonomisation de ses habitants par la reconstruction de ses sites historiques, précisément la Mosquée al-Nouri et son Minaret al-Hadba, mais aussi deux églises chrétiennes : l’église catholique syriaque al-Tahera et l’église conventuelle de Notre-Dame de l’Heure (al-Saa’a).
L’initiative est financée par le Ministère de la culture et du développement des connaissances des Émirats Arabes Unis.
Le vaste projet a pour ambition de participer à la renaissance, sociale et économique de l’Iraq et de contribuer au développement durable et à la réconciliation inter-communautaire par la sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel.
Par cette initiative l’UNESCO souhaite s’engager dans un effort de reconstruction du patrimoine et une revitalisation des institutions éducatives et culturelles de Mossoul, en lien étroit avec le gouvernement et le peuple iraquiens, et notamment en y impliquant les jeunes générations.

"Faire revivre l’esprit de Mossoul" © UNESCO
"Faire revivre l’esprit de Mossoul" © UNESCO

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