Inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO du Vatican et des propriétés du Saint-Siège à l’intérieur de la ville de Rome

Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO

Accueil > Actualités > Inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO du Vatican et des propriétés (...)

Cité du Vatican
Suite à l’adhésion du Saint-Siège à la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, 1972 (voir l’article http://www.assau.org/adhesion-du-saint-siege-a-la), la Cité du Vatican et les proprietés du Saint-Siège dans le centre historique de la ville de Rome ont été inscrits dans la liste du patrimoine mondial.

La Cité du Vatican témoigne d’une grande histoire et d’une prodigieuse aventure spirituelle. Dans les limites de 44 hectares, on peut admirer une concentration unique de chefs-d’œuvre de l’art. Avec la place circulaire à double colonnade qui la précède, avec les palais et les jardins qui l’entourent, la basilique, élevée sur les lieux du martyre de l’apôtre Pierre, en constitue le centre. C’est le plus grand édifice religieux du monde, fruit des génies conjugués de Bramante, Raphaël, Michel-Ange, Le Bernin et Maderno.

Valeur universelle exceptionnelle

Brève synthèse
Un des hauts-lieux les plus sacrés de la Chrétienté, la Cité du Vatican témoigne d’une histoire longue d’environ deux millénaires et d’une prodigieuse aventure spirituelle. Lieu de la tombe de l’apôtre Pierre, premier d’une succession ininterrompue de pontifes romains, et par conséquent un lieu majeur de pèlerinage, le Vatican est directement et matériellement lié à l’histoire du Christianisme. De plus, il est une création à la fois idéale et exemplaire de la Renaissance et de l’art baroque, qui exerça une influence considérable sur l’évolution des arts depuis le XVIe siècle.
L’État indépendant défini par les accords de Latran du 11 février 1929 étend sa souveraineté territoriale sur un domaine de 44 ha dans le centre de Rome : la Cité du Vatican, entourée par ses murs et ouverte sur la ville par la colonnade de Bernini sur la place Saint-Pierre. Les frontières de l’État-cité contiennent des chefs-d’œuvre et des institutions vivantes qui témoignent de la continuité unique avec laquelle cet endroit a joué un rôle crucial dans l’histoire de l’humanité. Haut-lieu de la Chrétienté depuis la fondation de la basilique Saint-Pierre par Constantin (IVe siècle), et à une époque ultérieure siège permanent de la papauté, le Vatican est à la fois la ville sainte par excellence pour les catholiques, un site archéologique important du monde romain et l’une des références culturelles majeures des chrétiens et des non-chrétiens.
Son prestigieux passé explique qu’il soit constitué d’un ensemble architectural et artistique de valeur exceptionnelle. Dans le sous-sol de la basilique Saint-Pierre, reconstruite au XVIe siècle sous la direction des plus prestigieux architectes de la Renaissance, subsistent encore des restes de la première basilique fondée par Constantin, mais aussi des fragments du cirque de Caligula et de Néron, ainsi qu’une nécropole romaine du Ier siècle de notre ère, où se trouve le tombeau de Saint-Pierre. Sous le patronage de Jules II en 1506, une époque artistique extraordinaire fut inaugurée, conduisant à la décoration des Stanze de Raphaël et à celle de la chapelle Sixtine avec des fresques de Michel-Ange, ainsi qu’à la construction de la nouvelle basilique, achevée en 1626, fruit des génies conjugués de Bramante, Raphaël, Michel-Ange, Bernini, Maderno et Della Porta.
Le palais du Vatican résulte d’une longue série d’ajouts et de modifications par lesquels, depuis le Moyen-Âge, les papes ont rivalisé de magnificence. L’édifice original de Nicolas III (1277-1280) fut agrandi aux XVe, XVIe et XVIIe siècles : l’histoire des arts des époques de la Renaissance et du Baroque trouve ici des modèles emblématiques.
En 1475, Sixte IV fonda la bibliothèque du Vatican, qui fut la première ouverte au public en Europe ; les collections de manuscrits et de livres, d’estampes, de dessins, de pièces et d’arts décoratifs, constamment agrandies au fil des siècles, en font un dépositaire inestimable de la culture humaine.
À partir du milieu du XVIIIe siècle, les efforts des papes ont également porté sur l’enrichissement des collections d’antiquités privées datant de la Renaissance : leur transformation en musées publics accessibles aux savants et aux connaisseurs est le point de départ des musées du Vatican. De nouveaux bâtiments furent spécialement construits pour accueillir les sculptures classiques, comme le musée Pio-Clementino, qui marque une étape dans l’histoire de la culture européenne. Les ajouts de collections et bâtiments des XIXe et XXe siècles, nouveaux et divers, s’accordent avec la tradition du mécénat papal.
Critère (i) : Le Vatican, création artistique continue dont le progrès s’échelonne sur des siècles, représente un chef-d’œuvre unique d’aménagement de l’espace, intégrant des créations qui comptent parmi les plus célèbres de l’humanité : non seulement la célèbre icône de l’architecture sacrée connue dans le monde entier, la basilique Saint-Pierre, mais aussi la chapelle de Nicholas V décorée par Fra Angelico, les appartements Borgia, avec les fresques dues à Pinturicchio, les Stanze de Raphaël et de ses élèves, la chapelle Sixtine, dont le décor mural, commencé par Perugino, Botticelli et d’autres peintres, fut achevé au XVIe siècle avec les fresques de la voûte et le monumental Jugement Dernier par Michel-Ange, qui réalisa ses dernières peintures murales dans la chapelle Pauline.
Critère (ii) : Le Vatican a exercé une influence profonde sur le devenir de l’art depuis le XVIe siècle. Des architectes s’y sont rendus pour étudier les constructions de Bramante (basilique Saint-Pierre, Cour du Belvédère), de Michel-Ange (coupole de Saint-Pierre), de Bernini (colonnade de la place Saint-Pierre, le Baldacchino de la basilique). En Europe et hors d’Europe, les édifices du Vatican ont été abondamment copies et imités, mais la postérité des peintures (les fresques de Raphaël et de Michel-Ange) et celle des antiquités des musées n’est pas moindre.
Critère (iv) : Le Vatican est une création religieuse et palatiale à la fois idéale et exemplaire de la Renaissance et de l’art baroque.
Critère (vi) : Lieu de la tombe de l’apôtre Pierre et centre de pèlerinage, le Vatican est directement et matériellement lié à l’histoire du Christianisme. Dans cet espace privilégié, l’humanité a accumulé depuis plus d’un millénaire les trésors de sa mémoire collective (manuscrits et livres de la bibliothèque) et de son génie universel.
Intégrité
Les limites du bien, qui coïncident avec la totalité du territoire de l’État de la Cité du Vatican, ont conservé leur intégrité et caractéristiques d’origine. Même avec les ajouts et modifications successifs concernant la forme et la conception, les valeurs urbaines, architecturales et esthétiques exceptionnelles respectent invariablement les normes les plus rigoureuses de qualité et maîtrise artistiques, formant un ensemble organique d’une harmonie sans pareil. Des édifices civils et sacrés, qui ont été utilisés pendant des siècles, maintiennent intactes leurs fonctions religieuses, culturelles, institutionnelles et diplomatiques.
Authenticité
Le bien remplit les conditions d’authenticité requises, étant donné que la plus grande partie de ses caractéristiques sont toujours préservées et maintenues dans leur forme initiale, exécutent leurs fonctions primaires et transmettent fidèlement leurs valeurs spirituelles et culturelles d’origine. Les vastes campagnes de restauration conduites depuis la date de leur inscription sur certains monuments parmi les plus importants du site assurent la conservation matérielle du patrimoine et renforce sa capacité d’exprimer ses valeurs.
Éléments requis en matière de protection et de gestion
Le bien est sauvegardé par la Loi pour la protection du patrimoine culturel (no. 355, 25/07/2001) et par plusieurs règles de procédure établies par les diverses institutions du Saint-Siège chargées du patrimoine. À titre d’exemple, l’organisme responsable de la préservation et de la gestion de la basilique Saint-Pierre, la Fabbrica di S.Pietro, qui fut fondé en 1506, est toujours actif. Le mécanisme de protection juridique et le système de gestion traditionnel sont appropriés et garantissent la protection efficace du site. L’état de conservation du bien fait l’objet d’un suivi constant et minutieux, avec une attention particulière portée à l’impact du nombre considérable de pèlerins et de visiteurs.

Voir le site du Patrimoine mondial de l’UNESCO et le site de la Cité du Vatican (http://www.vaticanstate.va/content/vaticanstate/it/monumenti.html) qui montre une carte des tous les monuments inscrits dans la liste du patrimoine mondial.

(source UNESCO)