Agenda 2050 : Réunion internationale sur la protection et gestion durables, des gouvernements aux citoyens responsables

132 États et chercheurs au chevet de la Biodiversité : la terre souffre encore.

7ème Session plénière de l’IPBES A l’UNESCO Paris Mai 2019

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Journée d’ouverture de la 7e Session Plénière de la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) : la délégation du Saint-Siège auprès de l’UNESCO a assisté à la cérémonie d’ouverture de la septième session de l’IPBES, qui s’est tenue à l’UNESCO de 29 avril au 4 mai 2019.

Organisée par le Secteur des sciences exactes et naturelles de l’UNESCO en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), cette session a réuni un grand nombre d’États. La réunion était dirigée par Sir Robert Watson, ancien vice-président de l’organisation et ancien président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, et Anne Laringauderie, secrétaire exécutive de l’IPBES.

Comme le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’IPBES est un organe intergouvernemental indépendant qui a pour mission d’évaluer l’état actuel de la biodiversité de la planète, de ses écosystèmes et de ses avantages pour la société, et qui s’appuie sur les travaux d’experts - qui font le véritable travail in situ - répartis dans cinq grandes zones géographiques : Afrique, Asie, Europe occidentale, Europe orientale, Amérique latine et Caraïbes.
L’évaluation méthodologique des scénarios et modèles de biodiversité et de services écosystémiques (adoptée en principe par les représentants des 124 pays membres de l’IPBES - actuellement 132) a mesuré ces dernières années les progrès réalisés dans le cadre du programme à l’échelle mondiale et a montré qu’elle a largement respecté les engagements pris pour la biodiversité dans la Convention sur la diversité biologique et les 17 objectifs fixés par 193 pays membres en septembre 2015 pour le développement durable.

L’organe de l’IPBES montre son efficacité grâce au "rôle crucial de communication constante avec la communauté des scientifiques" - comme l’a rappelé la Moldavie, représentante de l’Europe de l’Est - spécialistes des écosystèmes régionaux et donc capables de surveiller et d’intervenir sur le territoire en faveur de sa garde durable.

Voir aussi :
https://council.science/current/news/external-evaluation-report-of-the-international-platform-on-biodiversity-and-ecosystem-services-ipbes-is-now-available

Comme l’a souligné la Colombie, intervenue pour l’Amérique Latine, il s’agit donc d’un projet inclusif avec un programme éducatif d’importance progressive, parallèle à une gouvernance durable entreprise par les différents États et largement appliquée dans chaque région : l’information permet de rendre les peuples autochtones capables et responsables des gestes quotidiens en matière de conservation.
Au niveau local, régional et global, il est nécessaire que le processus évolutif ralentisse son cours, afin que la nature puisse rétablir le sien.
Notre planète montre qu’elle ne peut soutenir l’augmentation progressive de la demande d’énergie, de nourriture et de matériaux à laquelle nous la soumettons.
Le cycle de production affamé des trente dernières années - ont expliqué les experts - a en effet conduit à une chute de plus de 70% de l’économie mondiale : cela a conduit à de grandes inégalités entre les différentes populations du monde et à l’appauvrissement des plus pauvres.

Si ces tendances ne subissent pas un changement radical de cap, on estime qu’en 2050, le changement climatique pourrait atteindre un stade irréversible.
Les données fournies par les experts sont des indicateurs de l’état d’écosystèmes entiers qui luttent pour se régénérer, sous l’impact de la pollution et du changement climatique : l’usine de la vie et la biodiversité qui la caractérise occupent une part toujours plus petite de notre monde et les espèces vivantes diminuent, les organismes sont simplifiés, leur résistance est considérablement réduite.
C’est ce que François de Rugy, ministre de l’Ecologie et de la Transition Solidaire, a soigneusement expliqué à la fin de la Session : il a appelé à une gouvernance qui intervienne avec conscience scientifique et impose nécessairement des mesures en faveur de la planète.

Le ministre a rappelé que le défi de la protection des habitats et des espèces fait partie intégrante de l’Agenda international : la France a un rôle crucial en ce moment - a-t-il souligné - pour sa centralité géographique en Europe : elle est investie d’une responsabilité particulière qui se traduira en choix politiques responsables sur la protection de la biodiversité.
La journée d’ouverture de l’IPBES s’est achevée au Musée national d’histoire naturelle, où des représentants des États et des experts ont été accueillis dans la grande Galerie de l’évolution par André Delpuech, directeur du Musée national d’histoire naturelle à Paris.