Pape François et UNESCO : en syntonie à Mossoul

Lors de sa visite du 5 au 8 mars 2021, le Pape François viendra également prier à Mossoul, détruite par la guerre, lors de sa visite en Irak , où l’UNESCO joue un rôle important pour la reconstruction du Patrimoine culturelle et religieux de la vieille ville.

©UNESCO

L’UNESCO a mis en oeuvre le projet "Faire revivre l’esprit de Mossoul" qui comprend, entre autres, la reconstruction de deux églises chrétiennes : l’église catholique syriaque al-Tahera, et l’église conventuelle de Notre-Dame de l’Heure (al-Saa’a). Ci-jointes, images de Notre-Dame de l’Heure dont une après les destructions.

Notre-Dame de l’Heure à Mossoul après déstruction ©SOS Chrétiens d’Orient

Notre-Dame de l’Heure à Mossoul ©Ordo predicatorium

En effet, en 2018, Madame Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, et le Ministre de la Culture des Emirats Arabes Unis ont signé un accord pour sauver le Patrimoine chrétien de Mossoul, comme indiqué dans l’article : UNESCO : reconstruction à Mossoul de deux églises chrétiennes .
Pour l’UNESCO, « raviver Mossoul ne consiste pas seulement à reconstruire les sites du patrimoine, il s’agit de donner à la population les moyens d’être des agents de changement impliqués dans le processus de reconstruction de leur ville par la culture et l’éducation ».

C’est un message de paix et d’espoir pour continuer un dialogue interculturel et interreligieux.

Pendant sa visite à Mossoul, le Saint-Père François fera une prière de suffrage pour les vicitmes de la guerre à Hosh al-Bieaa (place de l’église) et il rencontrera les acteurs impliqués dans la recontruction de la vieille ville, parmi lequels le Père Olivier Poquillon O.P. et Mr Paolo Fontani, Directeur du bureau de l’UNESCO à Mossoul.

Pour l’UNESCO, la visite du Pape à Notre-Dame de l’Heure à Mossoul est si importante que cet événément a été annoncé aux Delegations accréditées auprès de l’UNESCO et au personnel de l’UNESCO comme faisant partie intégrante de Evenements de l’UNESCO.

La ville de Mossoul, qui en arabe signifie « point de liaison », est l’une des plus anciennes villes du monde. Depuis des millénaires, elle constitue un point de passage stratégique.
En raison de sa situation stratégique, elle est devenue le lieu de résidence d’un grand nombre de personnes d’origines, d’ethnies et de croyances religieuses diverses. Cependant, en 2014, l’État islamique a pris la ville et l’a déclarée capitale. Trois années d’occupation dévastatrices (2014-2017) ont passé avant que les chaînes de l’extrémisme violent.
Mossoul a été un lieu de guerre acharné où la visite du Pape a fait accelerer le travail de déblaiement de décombres principalement dans la région de Hosh al-Bieaa, où se trouvent quatre basiliques (arménienne, syriaque orthodoxe, syriaque catholique, chaldéenne). La basilique la plus ancienne remonte au XIIe siècle. Aucune n’a été épargnée par la fureur des combats.

Voici ce qui reste de l’une des plus anciennes communautés chrétiennes du Moyen-Orient  : de pauvres décombres laissés par la guerre, des colonnes de marbre brisées dans des basiliques profanées, des autels cassés, des croix réduites en poussière, des oratoires transformés en bivouacs pour les soldats, des quartiers vides encombrés de ruines. Surtout, il n’y a plus personne, les fidèles ont disparu, les classes de catéchisme ont disparu et avec eux les prêtres, les rituels, les livres liturgiques, les messes, les fêtes traditionnelles. Le sentiment de continuité entre le passé et l’avenir semble mort. Une tranche entière de culture et d’histoire réduite à l’ombre de son ancien moi, sinon totalement effacée.

« Les églises étaient utilisées comme centres administratifs, ainsi que des tribunaux et des prisons islamiques », explique M. Anas Ziad, un ingénieur civil de 29 ans qui dirige la reconstruction au nom de l’UNESCO. « Le travail est payé principalement par des fonds qui sont arrivés des Emirats Arabes Unis. Mais il faudra encore au moins deux ou trois ans pour remodeler ces ruines. Il y a aussi un aspect paradoxal à cet endroit ».
Tout autour, la vieille ville reprend lentement vie. Seul un cinquième de son demi-million d’habitants est revenu. Les dégâts les plus importants se situent à environ 900 mètres à vol d’oiseau des églises vers la zone de la mosquée Al Nuri. On peut encore voir les restes de voitures piégées parmi les ruines et des piles de ceintures d’explosifs utilisées par les kamikazes sont empilées à l’entrée. Pour les chrétiens irakiens, l’arrivée du Saint-Père François sera l’occasion de mettre en lumière non pas tant la destruction des bâtiments que celle de leurs communautés : il y a vingt ans, ils étaient plus de 1,6 million, aujourd’hui ils sont moins de 300 000.

Même parmi les décombres, les affiches accueillant le Pape François ©Vatican News

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