Intervention du P. Christian Clavé en tant que représentant du Saint-siège et expert lors du débat de politique générale du secteur des sciences sociales et humaines

Le respect inconditionnel : le P. Christian Clavé à la 32e session de la Conférence Générale de l’UNESCO

Maison de l’UNESCO, le 8 octobre 2003

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Dans le cadre de la 32e session de la Conférence Générale, le P. Christian Clavé, représentant du Saint-Siège et expert pour la commission des sciences sociales et humaines, est ainsi intervenu :

« Merci, Monsieur le Président.

Le Saint-Siège appuie le grand programme concernant les Sciences sociales et humaines. Il prend note de la priorité principale du programme qui est l’éthique des Sciences et des Technologies et rappelle que la personne humaine doit être au centre de ce programme. L’éthique pose la question fondamentale : « Que faut-il faire pour bien faire ? » et appelle la réponse que « bien faire » est toujours du côté du respect qui est dû à tout être humain.

Le respect inconditionnel est l’élément central de la construction de la société. De nombreuses questions éthiques et bioéthiques sont actuellement en discussion : les différents aspects du clonage, notamment le clonage thérapeutique, les liens conjugaux entre hommes et femmes, la famille, les relations économiques entre pays et continents.

Le Saint-Siège souhaite rappeler que toute réflexion doit mettre au centre l’homme, l’inaliénable dignité de son être biologique et spirituel, la caractère sacré de sa vie, la valeur du lien conjugal et familial. Il est clair que si on fait abstraction de la valeur première de l’homme, les décisions prises ne pourront aller que contre l’homme et l’humanité. Ne pas tenir compte du lien familial qui est le lien primordial de la cellule de base de la société conduit à rendre inévitablement caduques les différents liens sociaux. Ne pas reconnaître le caractère sacré de la vie entraîne inexorablement à faire de l’homme et de son patrimoine génétique un simple matériau d’expérimentation qui peut-être mis à profit par des idéologies dans des intentions destructrices. Il faut notamment affirmer que les thérapies géniques qui utilisent des cellules-souches embryonnaires sont destructrices d’êtres humains fragiles et font courir des risques graves à l’humanité. Le dicton bien connu « la fin justifie les moyens » doit être revisité, la fin ne justifie pas les moyens, toute démarche éthique en effet doit associer dans une même réflexion les finalités d’une même démarche et les moyens pour y parvenir. En même temps, il importe d’aider les scientifiques et les chercheurs à trouver des voies dignes de l’homme.

Il revient à la communauté internationale de s’engager toujours avant dans la construction de la paix qui est un des grands défis du siècle qui commence. La pauvreté, les maladies endémiques, la violence sont autant de questions qui interrogent la communauté internationale et sur lesquels il convient de réfléchir sans cesse, afin de trouver des solutions adoptées qui permettront à nos contemporains d’entrevoir un avenir meilleur et, de ce fait, de consentir à l’espérance.

Je vous remercie, Monsieur le Président. »